Il y a quelque chose que je trouve si beau et puissant dans ces périodes de transition, dans cet entre-deux…
Impressions de fin d’été
Le sens-tu dans ton corps, toi aussi, ce sentiment d’urgence?
Ou peut-être, déjà, une certaine nostalgie?
À voir le temps qui passe, l’été qui avance. À sentir l’air qui se rafraîchit, les journées qui se raccourcissent. À voir ce jaune soleil des verges d’or en fleurs qui annoncent le début de la fin de l’été, à voir le vert vibrant de la nature pâlir doucement, les plantes qui déclinent, rougissent, brunissent, offrent leurs graines généreusement.
Tout est allé si vite. N’était-ce pas hier encore que je flânais à sentir le printemps en fleur?
Pourtant je croyais profiter de chaque instant comme si c’était le dernier. J’ai tenté de vivre dans le présent autant que je pouvais, d’observer, d’écouter, d’être pleinement.
Mais chaque année, l’été, ce sentiment d’urgence vient m’habiter. Je veux cueillir cette plante mais déjà son temps est passé. Où est-il passé, le temps?
Quand on vit au rythme des saisons, on témoigne du cycle de la vie et de la mort. On réalise qu’on fait partie de ce cycle, qu’on fait partie de ce tout, et que tout, un jour, disparaît.
Vivre de la terre, c’est voir l’abondance qui nous entoure mais c’est aussi apprendre à accepter qu’on ne peut pas tout faire, qu’on ne peut pas récolter, transformer tout ce qu’on voulait, mettre en œuvre tous ses projets. C’est apprendre à être, plutôt qu’à planifier. Être dans l’ici et maintenant, même si le temps passe, même si tout passe et tout disparaît.
Je continue, chaque jour, chaque instant, à désapprendre pour mieux vivre dans le présent.
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