Il y a quelque chose que je trouve si beau et puissant dans ces périodes de transition, dans cet entre-deux…
Automne – cet instant entre la vie et la mort
Je partage avec vous images et mots, témoignages sensibles de ma présence au milieu du déclin, au milieu des plantes qui vivent et qui meurent.
Avant que la neige tombe, au moment où le voile entre les mondes se fait poreux, j’ai tenté de capturer cet instant entre la vie et la mort.
Au milieu de ce déclin, ma nostalgie danse avec ma peine, et je vois la beauté en toute chose. J’accueille ce qui passe et ce qui vient, j’ouvre mon cœur à sa mélancolie…
C’est étrange de penser aux feuilles mortes, feuilles qui flétrissent et qui tombent, de penser que tout en surface un jour fane puis meurt. Pourtant la vie continue sous terre; cette vie, précieuse, contenue dans les racines du monde. Comprendre que c’est ça l’hiver, la mort en surface, la vie à l’intérieur.
Les saisons nous invitent à la sagesse.
La nature connaît le rythme de la vie, le cycle de la mort et du renouveau.
Si tout meurt en surface, si la vie est contenue dans les racines et les graines prêtent à germer dès le printemps venu, qu’ai-je à apprendre de ce temps de l’année où la nature prend une pause? Qu’ai-je à laisser mourir? Qu’ai-je à laisser aller pour plus tard mieux renaître?
Ces choses en surface qui ne me servent plus et ces blessures profondes qui sont prêtes à guérir, ou prêtent à être aimées pour ce qu’elles sont.
Laisser aller, redonner à la terre ce qui ne me sert plus.
Prendre une pause dans le monde pour nourrir mes racines, conserver l’énergie au plus profond de mon être, inviter le repos et l’introspection, accepter de ralentir.
Puis-je me donner le temps?
Et puis-je me donner ce temps de ralentir assez pour vraiment regarder? Car il ne suffit pas de voir. Je veux goûter avec mes yeux, sentir la fragilité de cet instant, apprécier la beauté qui surgit de ce moment fugace où avant la mort les couleurs transcendent ; éclats de vie avant le baiser funèbre.
Autour de moi ce silence qui annonce le grand repos.
Autour de moi le déclin de ce que fut l’été, de ce que fut la joie et les rires innocents.
Autour de moi la beauté prend un autre ton et prend d’autres couleurs.
En moi les émotions se mélangent, les mots qui dansent me font perdre l’équilibre. Ou m’aident à le retrouver?
Qu’ai-je à perdre, qu’ai-je à gagner?
Puis sous la terre, dans le silence et l’invisible, tranquillement la vie prend forme. Elle se manifestera quand il sera temps. Le silence fertile demande du repos. Il demande de la patience et de l’introspection.
J’apprends.
Terre nourricière et généreuse qui nous enseigne les rythmes, les cycles et les saisons.
Terre qui donne et qui reçoit.
Terre qui souffre et terre qui soigne.
Merci pour ce silence qui m’aide à me connaître, qui m’aide à écouter, qui m’aide à entendre.
Au cœur de la nature, dans cet instant entre la vie et la mort, sous une lumière d’automne je me vois renaître.
Cet article comporte 0 commentaires