Il y a quelque chose que je trouve si beau et puissant dans ces périodes de transition, dans cet entre-deux…

Le parfum du framboisier
Ce matin au réveil une odeur embaumait le salon. Je m’approche de la cueillette d’hier que j’ai mise à sécher. Oui, ce sont bien elles, les feuilles de framboisiers!
Hier encore en les étalant sur le séchoir je pensais : les plantes nutritives ne sont pas aromatiques. Elles ne contiennent pas d’huiles essentielles, ce qui fait qu’on peut en prendre en grande quantité pendant longtemps. Je pensais à ça car les feuilles de framboisiers avaient pour moi une odeur plutôt neutre. Quand je les infuse je sens surtout les tanins qui resserrent les tissus, comme un bon thé noir le ferait.
Mais ce matin les feuilles de framboisiers ont embaumé le salon. Une odeur subtile mais parfumée, un peu florale, comme un bouquet assorti de roses et pivoines. Parce que parfois ça aide de comparer…
Pourquoi n’avais-je jamais remarqué?
Je cueille souvent plusieurs plantes en même temps. C’est sûrement la première fois que je rentre à la maison avec seulement du framboisier. En quantité. Et que c’est la seule plante fraîche que j’ai mise à sécher.
Parfois ça prend ça. Plusieurs années que je récolte cette plante, que je l’utilise régulièrement. Mais c’est ce matin qu’elle a décidé de se révéler. Ou que moi j’étais prête à écouter. Prête à sentir et à recevoir.
Est-ce aussi la terre riche dans laquelle je l’ai récolté? L’heure et le temps de l’année, la nouvelle lune, la fin d’une chaude journée d’été ensoleillée? Les orages ce matin et l’air lourd et humide ont-il permis à l’arôme de mieux se livrer?
J’ai pris une poignée de feuilles que je continue à sentir comme on sentirait une fleur. J’inhale profondément, je ferme les yeux et me laisse voyager. Il y a tant de subtilités dans une odeur. Tant de notes. À chaque inspiration je redécouvre quelque chose. Je sens mon cœur s’ouvrir et le calme en moi se répandre. Une douceur indescriptible.
Je suis peut-être à court de mots. Alors j’arrête d’écrire et continue de recevoir.
Et je vous invite, la prochaine fois que vous croisez un framboisier, à cueillir quelques feuilles. On les récolte sur les tiges de première année, celles qui sont encore vertes et ne portent pas de fruits.
Prenez le temps de les sentir. Peut-être laissez les sécher une nuit pour leur permettre de se révéler?
Sentez-les, fermez les yeux, et laissez-vous voyager.

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